mercredi 22 août 2012

De la Grèce ..à l'îlot...



 De la Grèce….à l’Ilot

         Voilà un saut en Grèce qui me ramène encore à l’Algérie , à ma terre natale, et surtout à ce coin de bord de mer où nous eûmes, bien à nous pour une fois, une petite maison de vacances, pour quelques années…
Nous y avions atteint pour un temps limité, comme une apogée de bonheur de vivre, fait d’ingrédients délicieux: mer, pèche, bateaux, musique, danse, amis, tendresse…
Et puis, trop vite, le microcosme au sein duquel nous vivions en parfaite harmonie s’est dispersé.
C’est alors que nous avons osé prendre la décision brusque de nous retirer aussi. 
Comme si le rideau ne pouvait que tomber sur un décor planté là, avec des acteurs de passage,
 le temps d’une comédie légère, finissant en tragi-comédie.

                              Aujourd’hui, à Niphoreika, je viens de rencontrer un grec, prénommé Ilias, natif de Kato’Achaïa, fier descendant des Achéens,  qui vit depuis  toujours dans sa bourgade natale, malgré ses longues études à Athènes. Il a choisi d’y demeurer, d’y faire restaurer sa vieille maison et je le comprends. C’est une petite ville pauvre, mais les côtes voisines recèlent des beautés encore sauvages, 
inestimables à ses yeux.
                     Est-ce par héritage de cette sagesse grecque dont il semble à peine se souvenir qu’il  reste attaché viscéralement à la maison de ses pères ?
Alors qu’insouciante de mes liens à ma terre natale, je l’ai  quittée, comme une nomade, sans même le désir précis d’y revenir, même pas dans mes vieux jours comme Ulysse à Ithaque ;

Tout cela….
                         Posée au bord d’un chemin de plage, une petite maison ocre et verte .
              Pour un temps limité, elle a été  comme le seul lieu vraiment nôtre
  Nous y avons débordé de joies telles que    celles-là, pour  mon père, ses joies totales 
:au bout de 2 kilomètres de route en corniche: son bateau, la pêche, en compagnie du jeune  aristocrate bizarre
les retours de pêches miraculeuses au port de la Madrague, proche de  la plage aux eaux limpides
   Maroc, le gardien mystérieux au grand rire  qui offrait  le thé à la menthe, versé de très haut dans ses verres colorés
        et cela encore, la table de ping-pong où se livraient des parties fulminantes,dans un décor sépia 
 de fresques polynésiennes 
 mon  crapaud  apprivoisé, le moineau sauvé qui ne me quittait plus 
       et cela aussi l’arrosage du jardin et des corps ruisselants d’eau de mer,
et les bons vieux amis qui débarquaient chaque dimanche
               Et pour moi : à trois cent mètres, la Péniche, et nos premiers émois  orchestrés par  de  somptueux standards de jazz New Orléans  qui invitaient aux  swings hors d’haleine suivis  de tendres blues ,
              et cela encore, plus loin, au détour d’audacieuses courses à moto, l’étonnante vision  de dunes sauvages glissant vers des mirages bleutés. 
Par tout cela, vécu dans les réseaux serrés d’amitiés tissées au fil du temps
j’appartenais à ces lieux, et ils m’appartenaient pleinement…
Mais non !
car  tout cela  ne fut que prêté pour un temps  
bel et bien révolu..




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